Comment la Gironde réduit la précarité énergétique
Plus de 5000 ménages accompagnés contre la précarité énergétique, tel est le bilan du Département de la Gironde, obtenu en quelques années grâce au dispositif Slime. Mode d’emploi.
Pour s’attaquer à la précarité énergétique, le Département de la Gironde met en œuvre le dispositif Slime. En êtes-vous satisfaite ?
Laure Curvale : Les chiffres parlent d’eux-mêmes. A la fin de l’année 2024 et en l’espace de sept ans, nous aurons accompagné 5400 ménages. À ce jour, 41 % des ménages accompagnés ayant fait l’objet d’une évaluation sont considérés comme sortis de la précarité énergétique. C’est très positif pour notre département qui entend devenir un territoire exemplaire en matière de transition écologique et qui compte 14% de ménages en situation de précarité énergétique.
Comment le dispositif Slime fonctionne-t-il ?
Laure Curvale : Une chaîne de détection des situations de précarité énergétique est organisée par la mobilisation de lanceurs d’alerte, en particulier les travailleurs sociaux. Dès lors, une visite à domicile peut être organisée par des associations que nous avons mandatées pour réaliser un diagnostic sociotechnique.
Puis vient le temps de l’action…
Laure Curvale : Oui, une série de conseils personnalisés est donnée au ménage en question par des conseillers spécifiquement formés. Un kit leur est également fourni, qui comprend des mousseurs économiseurs d’eau, un thermomètre-hygromètre, des joints de fenêtre, etc. Des partenaires peuvent également intervenir comme les Compagnons Bâtisseurs pour changer des radiateurs, isoler, etc. C’est tout un réseau qui se met en place autour du ménage avec l’opérateur qui a réalisé la visite, des travailleurs sociaux, les agents du Département, etc.
Faire travailler ensemble services sociaux et services chargés de la transition énergétique, cela va de soi ?
Laure Curvale : L’intérêt du dispositif tient effectivement dans l’articulation efficace des deux dimensions du social et du technique. Au Département de la Gironde, c’est la direction de l’Environnement qui est chargée de la mise en œuvre du Slime en associant tous les services et partenaires concernés dans les comités de suivi.
Que vous apporte le réseau Cler ?
Laure Curvale : Le Slime est coordonné par le réseau Cler qui apporte son expertise, son réseau TEPOS – qui est une de ses grandes forces – et de précieux retours d’expérience. Le réseau Cler gère également les fonds issus du programme Slime, financé par les certificats d’économie d’énergie, qui contribuent à hauteur de 800 000 euros à notre budget « visite et accompagnement des ménages » qui est de 1,3 million d’euros.
Quelles sont les limites du Slime ?
Laure Curvale : 80% des ménages que nous accompagnons sont locataires de leur habitation. Pour augmenter l’impact de notre intervention et aller vers la rénovation des bâtiments, il faut sensibiliser et orienter les propriétaires vers des dispositifs d’aide à la rénovation énergétique des bâtiments.
Le programme Slime
Le programme Slime est un programme CEE porté par le réseau Cler depuis 2013.
Il vise à massifier le repérage, l’orientation et l’accompagnement des ménages en situation de précarité énergétique, quel que soit leur statut d’occupation.
Décret décence : comment l’appliquer ?
La nouvelle publication de la collection Agir du réseau Cler propose aux collectivités un mode d’emploi sur l’application du décret décence. Son entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2025 représente un défi majeur pour la lutte contre les passoires thermiques.