Drone Photos of TPO Commercial & Residential Roofing
01 juillet 2024
Précarité énergétique
Réseau TEPOS

Cool Roof : une solution durable contre les îlots de chaleur !

Face aux canicules et aux îlots de chaleur, certaines collectivités territoriales peignent les toîts des bâtiments en blanc pour réduire la chaleur thermique. L’entreprise Cool Roof œuvre dans ce domaine et vient de rejoindre le réseau des Territoires à énergie positive. Entretien avec Gwendal Evenou, responsable du Pôle ESS-Solidarité sur cette démarche d’efficacité énergétique.

Qu’est-ce que le cool roofing ? En quoi peut-t-il contribuer à lutter contre les îlots de chaleur et la précarité énergétique d’été ?

Gwendal Evenou : L’idée du cool roofing vient des Grecs, qui, depuis des milliers d’années, peignent leurs maisons en blanc pour se protéger de la chaleur. C’est l’effet albédo : plus un corps est clair, plus il réfléchit la lumière. Le terme cool roof signifie “toît frais” en anglais, l’objectif est donc de peindre les toits avec un revêtement réflectif pour lutter contre les îlots de chaleur en périodes de canicule et, par conséquent, éviter l’installation de climatiseurs. C’est une technique durable et efficace, on peut observer des baisses de températures qui vont jusqu’à 6°C à l’intérieur des bâtiments en période de canicule. Aux Etats-Unis, en mettant en place cette technique à plus grande échelle, des quartiers entiers ont vu leur température extérieure ambiante baisser de de 2 à 5°C. Notre ambition est double : améliorer le confort thermique d’été à l’intérieur des logements, mais également faire baisser la température des “îlots de chaleur urbains”, pour que les quartiers restent vivables.

Les îlots de chaleur urbain sont souvent dans des quartiers prioritaires des villes, ce sont les plus précaires qui subissent le plus les vagues de chaleur.

Gwendal Evenou Responsable du pôle ESS-Solidarité, Cool Roof France

Quelle articulation avec les politiques de rénovation globale ?

G.E. : Aujourd’hui on constate que la reconnaissance de la question du confort thermique d’été et de la précarité énergétique estivale est très tardive. Heureusement on est en collaboration avec certaines collectivités novatrices qui ont décidé de favoriser le cool roofing. Elles souhaitent éviter les climatiseurs qui rejettent de l’air chaud à l’extérieur et contribuent aux îlots de chaleur urbains et aux canicules.

On est identifiés par les pouvoirs publics comme une solution passive et efficiente, mais il n’y a pas ce réflexe de faire appel à nous et on ne fait malheureusement pas partie pour l’instant des programmes de rénovation énergétique mis en place par l’Etat.

Quelles sont vos activités ?

 G.E. : Nous développons un programme de cool roof inclusif en partenariat avec les collectivités et les structures d’insertion. L’objectif est d’accompagner les structures d’insertion dans la mise en œuvre de chantiers pour qu’elles deviennent autonomes et puissent développer le cool roofing dans une démarche solidaire. Cela permet de garder cette valeur ajoutée sur le territoire, d’inclure les personnes éloignées de l’emploi dans une activité liée à la transition énergétique en proposant ce cool roof aux collectivités avec lesquelles elles travaillent déjà.

On a également lancé le programme CoolMakers pour  rendre le cool roof accessible aux particuliers. C’est une peinture blanche que l’on fabrique soi-même, à base de produits naturels, efficace durant un été pour protéger de la chaleur, et qui coûte seulement 1 euro le m2 : on est loin du prix d’un climatiseur ! En parallèle nous avons instauré des chantiers participatifs pour les particuliers et les associations, afin de les sensibiliser à cet effet albédo et de les accompagner dans la fabrication et l’organisation d’un chantier, y compris sur les aspects de sécurité.

Le cool roof est aussi un outil pédagogique d’éducation populaire : dans les écoles où nous cool roofons, nous proposons d’intervenir auprès des élèves pour peindre un petit bout de bitume afin de leur expliquer l’effet albédo et l’efficacité de la démarche.

Pourquoi avez-vous rejoint le réseau TEPOS et comment souhaitez-vous vous impliquer ?

G.E. :  La première étape pour nous a été de rejoindre le Réseau des Acteurs Contre la pauvreté et la Précarité Énergétique dans le Logement (RAPPEL). Ce réseau est très riche en rencontres et en enseignements pour nous !

Il nous a ensuite paru logique de rejoindre le réseau TEPOS, d’une part parce que nous travaillons avec les collectivités, d’autre part parce que les collectivités pionnières qui travaillent sur l’ambition d’autonomie énergétique s’intéressent aux questions liées au confort thermique. Nous souhaitons développer des partenariats avec ces collectivités en favorisant en même temps l’économie sociale et solidaire!