Guider les collectivités sur le chemin de la sobriété

En novembre 2023, l’Ademe a complété sa collection de publications sur la question de la sobriété avec la parution du guide “Impulser une politique de sobriété sur mon territoire”. Ce guide propose aux collectivités des éléments de méthode pour repenser leurs activités à l’heure de la sobriété. Tour d’horizon.

Un socle pour agir

C’est l’ambition de ce guide issu des recherches réalisées dans le cadre du projet TERSOB de l’Ademe, des enseignements tirés de plusieurs retours d’expérience et de sessions de formation. Avant de partager des clés méthodologiques, il est utile de s’entendre sur l’objectif recherché.

Adopter des comportements individuels vertueux dans un système encourageant l’ébriété relève d’un parcours du combattant. Les collectivités peuvent contribuer à changer ce système et faciliter le changement de comportement pour mener à bien des actions à la hauteur des enjeux. L’objectif pour une collectivité en matière de sobriété peut ainsi se résumer à : “Atteindre un système territorial sobre, qui rend faciles, naturelles et intuitives les pratiques de sobriété et défavorise les pratiques d’ébriété”.

Au-delà de faire une synthèse de l’état de la réflexion sur le sujet, le guide propose donc une démarche structurée en 5 étapes pour intégrer la sobriété au sein de sa collectivité :

• Comprendre la sobriété
• Classifier la sobriété
• Réaliser un état des lieux
• Construire des politiques de sobriété
• Créer une culture commune

Synthèse des préconisations

Pour appréhender la notion de sobriété

En appui méthodologique pour appréhender la notion de sobriété, le guide propose un cheminement en trois temps et une grille d’analyse des pratiques.

La réflexion est à mener en 3 temps : Questionner nos besoins, puis identifier les moyens de les satisfaire en limitant l’impact environnemental et enfin réfléchir aux évolutions possibles de nos modes de vie à l’échelle individuelle et collective. La grille d’analyse consiste à positionner des actions individuelles et territoriales sur une échelle des pratiques de l’ébriété à la sobriété. L’échelle comprend 6 niveaux : accentuer l’ébriété, ne rien changer, améliorer la performance environnementale (efficacité), améliorer l’efficience d’usage, substituer par une autre pratique et enfin s’abstenir.

Pour faire un état des lieux

L’état des lieux doit conduire à questionner les actions en matière de sobriété comme en matière d’ébriété. En plus des avantages et des freins, il est utile de mettre en évidence les alliés au d’identifier les alliés potentiels au sein de la collectivité et sur le territoire. Les collègues peuvent se révéler précieux dans l’exercice, les mobiliser pour expliquer, compléter et se projeter dans l’évolution ou la création de plans et programmes d’actions est incontournable.

Pour construire des politiques de sobriété

Une fois les pratiques alternatives identifiées, vers lesquelles la collectivité souhaite s’engager, divers leviers d’actions peuvent être explorés :  exemplarité, réorganisation interne, meilleure prise en compte des contraintes sociales pour proposer des alternatives adaptées à tous les publics, politique contractuelle et les partenariats avec les acteurs du territoire. La co-construction de ces politiques avec les acteurs économiques, qui peuvent être de vraies forces de propositions, et les habitants constitue comme souvent un vrai facteur de réussite. Le suivi-évaluation contribue quant à lui à la pérennisation de la politique développée.

En conclusion, si les principes méthodologiques se révèlent assez classiques, c’est la grille d’analyse de la sobriété qui est pertinente à intégrer !