Le Kreiz Breizh mobilisé contre la précarité énergétique
Depuis un an, la Communauté de communes du Kreiz-Breizh (CCKB) renforce son action en matière de lutte contre la précarité énergétique. Dans ce territoire rural, un réseau de donneurs d’alerte se renforce pour repérer et accompagner les ménages en difficulté.
« Nous sommes dans le territoire le plus rural de Bretagne, peu densément peuplé, avec beaucoup d’habitat ancien, en diffus, et un taux de pauvreté important (19,1%) », observe Hélène Lebastard, chargée de mission habitat et urbanisme au sein de la CCKB. Sur 18 000 habitants, 25% des ménages sont en situation de précarité énergétique. Face à ce constat, le 23 novembre 2022, la Fondation Abbé Pierre organise un événement à Rostrenen. « Cette rencontre a permis de lancer l’alerte. Les élus se sont emparés du sujet. Ils ont impulsé une dynamique nouvelle », retrace Hélène Lebastard. Une convention de partenariat est signée avec les Compagnons Bâtisseurs Bretagne pour la période 2023-2026. De son côté, l’Agence locale de l’énergie du Centre Ouest Bretagne (Alecob) mène des missions pour garantir la maîtrise de l’énergie avec un fonds zéro abandon. « Il y a un terreau de solidarité et d’entraide fort sur lequel nous nous appuyons », développe la chargée de mission. Liliane Ropars, conseillère municipale pour l’accès aux droits et au logement à Rostrenen, et Lionel Le Madec, adjoint aux affaires sociales à Bon-Repos-sur-Blavet, ambitionnent de monter une cellule de lutte contre le mal-logement, à l’échelle de l’intercommunalité.
Le Slime, un dispositif clé
Soutenue par ses partenaires, la collectivité dépose un dossier pour rejoindre le programme Slime. Le CLER-Réseau pour la transition énergétique retient sa candidature. « C’est un outil très utile, un outil de mise en mouvement du territoire. Cela nous oblige à réfléchir sur nos objectifs », commente Liliane Ropars. Un partenariat est noué avec l’association Locaux-moteurs. « Des habitants relais font du porte-à-porte pour repérer les situations de précarité énergétique. Ils orientent les familles vers les dispositifs d’aides », explique Hélène Lebastard. À ce jour, trois locaux-moteurs et deux chargés de visite sillonnent les communes.
La consolidation d’un réseau
En une année, le tissu local s’est structuré. « Nous créons un écosystème de personnes compétentes, formées et en capacité d’agir sur le terrain », ajoute Liliane Ropars. Car il s’agit bien de repérer les ménages en difficulté pour mieux les accompagner. En 2023, la CCKB a atteint ses objectifs en réalisant 80 visites Slime. D’ici à 2025, elle espère atteindre les 380. En cas de besoin, le fonds zéro abandon est déclenché pour financer des travaux d’urgence (changement d’une chaudière ou bâchage d’une toiture). 55 ménages pourront bientôt intégrer le programme Territoire zéro exclusion énergétique pour rénover leur logement. Le 23 novembre dernier, la collectivité a organisé un temps d’échanges à destination des donneurs d’alerte de son territoire. « 19 personnes ont décidé de s’inscrire au Mooc Précarité énergétique porté par le CLER-Réseau pour la transition énergétique. Nous sentons la force du réseau », souligne l’élue.