
Muttersholtz : une commune qui allie culture et sobriété
Dans l’est de la France, la commune de Muttersholtz intègre culture et sobriété pour impliquer les habitants et les acteurs culturels vivant sur le territoire. L’écologie culturelle y impulse une dynamique positive et permet de toucher tous les publics. Entretien avec Julien Rodrigues, secrétaire général de la mairie, membre du Réseau Sobriété et de la commission sobriété du réseau Cler.
La culture est-elle un levier différent pour parler de sobriété et transition écologique ?
Nous avions un projet culturel à la création d’une salle culturelle que nous avons intégré à la démarche de transition de la commune. Ce projet soutient les artistes dans leur processus de création et favorise la rencontre entre les créateurs et les habitants dans une démarche de sobriété. Il est né autour d’une ancienne synagogue, au centre du village. Ce lieu a lancé le projet “cœur de village” qui vise à recréer un vrai centre car Muttersholtz n’en avait pas réellement. Nous avons eu une longue réflexion participative sur ce que nous souhaitions faire de ce bâtiment et cela a débouché sur ce projet culturel.
Quelles actions concrètes mène la commune en matière de transition écologique ?
Notre commune est engagée sur une démarche de territoire à énergie positive. Nous avons aussi été désignés capitale française de la biodiversité grâce à la reconstitution des corridors écologiques. Notre projet culturel est le prolongement de tous ces sujets. Ce qui nous distingue, c’est la présence d’artistes vivant dans le village et un festival consacré aux contes et à l’art du récit. Nous avons associé les acteurs culturels du territoire et les habitants pour participer à la réflexion et identifier les besoins.
À seulement 7 km, la ville de Sélestat propose une offre culturelle importante avec la salle des Tanzmatten. Avec l’agence culturelle Grand Est et l’association zone 51, nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas la volonté, ni les moyens de créer une salle de spectacle traditionnelle avec une programmation. Nous avons donc misé sur deux piliers : l’accueil d’artistes en résidence longue pour valoriser le bâtiment et la rencontre avec les publics (restitutions, ateliers, projets co-construits). Pour la couleur des thématiques, nous avons privilégié l’art du récit, de la parole et tous les aspects de la transition. En termes de sobriété, c’est l’idéal, puisqu’un conteur peut faire un film hollywoodien avec juste une personne et une voix.
Notre commune est engagée sur une démarche de territoire à énergie positive. Nous avons aussi été désignés capitale française de la biodiversité grâce à la reconstitution des corridors écologiques. Notre projet culturel est le prolongement de tous ces sujets. Ce qui nous distingue, c’est la présence d’artistes vivant dans le village et un festival consacré aux contes et à l’art du récit. Nous avons associé les acteurs culturels du territoire et les habitants pour participer à la réflexion et identifier les besoins. À seulement 7 km, la ville de Sélestat propose une offre culturelle importante avec la salle des Tanzmatten. Avec l’agence culturelle Grand Est et l’association zone 51, nous nous sommes rendus compte que nous n’avions pas la volonté, ni les moyens de créer une salle de spectacle traditionnelle avec une programmation. Nous avons donc misé sur deux piliers : l’accueil d’artistes en résidence longue pour valoriser le bâtiment et la rencontre avec les publics (restitutions, ateliers, projets co-construits). Pour la couleur des thématiques, nous avons privilégié l’art du récit, de la parole et tous les aspects de la transition. En termes de sobriété, c’est l’idéal, puisqu’un conteur peut faire un film hollywoodien avec juste une personne et une voix.
Comment les habitants et habitantes perçoivent les changements de la commune ?
Notre salle “Les Synergies” a trouvé son public avec son orientation vers l’écologie culturelle. Elle fait d’ailleurs partie du réseau des Maisons de l’écologie culturelle. Avec une jauge de 160 places, nous affichons souvent complet ou atteignons 80% de remplissage, même pour des sujets complexes comme la sobriété foncière ou la féralité.
Le lien avec le public se construit sur le long terme. En deux ou trois ans, on ne transforme pas les pratiques culturelles, mais l’école y joue un rôle clé : chaque classe assiste à deux ou trois spectacles ou rencontres par an avec un artiste. Sur l’ensemble de sa scolarité, un enfant aura vu une trentaine de propositions artistiques. Globalement, les retours sont positifs, la salle est pleine.
En quoi consiste le projet “Les nouveaux imaginaires de la sobriété” ?
Tout est parti d’un atelier que j’ai proposé lors des dernières rencontres TEPOS, sur la création de nouveaux imaginaires autour de la sobriété. Cela a donné lieu à un programme d’un an et demi porté par la communauté de communes de Sélestat, avec le soutien de l’ADEME. Le maire, également président sur les questions de transition au sein de la communauté et engagé dans la démarche TETE (Territoire Engagé pour la Transition Écologique), a permis la concrétisation de ce projet sur notre territoire. Une conteuse est allée dans les 12 villages du territoire et a travaillé avec des groupes dans chacun des villages sur leur vision de “bien vivre dans le futur”. Cela a donné naissance à un spectacle, Futur simple, qui tourne désormais dans les villages. Même si ce projet n’a pas lieu directement à Muttersholtz, nous en avons été à l’initiative.