Vimy, cap vers la sobriété !

Vimy a rejoint le réseau TEPOS en 2025, suite à la décision du conseil municipal de réduire de 50% les consommations d’énergie d’ici 2032. Pour ce faire, cette commune de 4 000 habitants mise sur la sobriété, avec l'élaboration d’un plan de sobriété ambitieux qui embarque élus, agents et usagers. Entretien avec Julien Wojcieszak, 1er adjoint à la Transition Écologique.

Présentez-nous le projet de transition de votre territoire. Quels sont les points essentiels de votre stratégie TEPOS ?

Élu en 2020 comme premier adjoint à la transition écologique, on peut dire que je partais d’une feuille vierge, dans un contexte communal assez difficile en termes de budget et de structuration des services. La sobriété, perçue comme un tabou politique avant la guerre en Ukraine, c’était pour moi le volet le plus difficile à actionner. La proposition d’un prestataire pour solariser une friche communale a été une opportunité inespérée pour se lancer, avec la production de 3 MWc en autoconsommation collective.

En m’appuyant sur les expertises du réseau TEPOS et du CD2E de Loos-en-Gohelle, nous avons recentré le projet sur des critères de sobriété, d’énergie partagée et de gouvernance citoyenne, plutôt que sur la seule rentabilité. Le prestataire retenu propose une autoconsommation collective, offrant aux habitants une revente d’électricité à tarif fixe et avantageux, anticipant la hausse des coûts de l’énergie. Ce projet répond ainsi à des enjeux écologiques, sociaux et économiques, en limitant les impacts visuels et naturels, et en garantissant une stabilité tarifaire à long terme.

Vimy a mis en place un plan de sobriété énergétique ambitieux : en quoi consiste-t-il ? Mesurez-vous déjà des premiers résultats ?

Notre plan de sobriété dépasse les simples éco-gestes en impliquant tous les usagers (associations, agents, élus) pour réduire de 10 % la consommation énergétique. En deux ans, nous avons atteint 25 % de réduction, principalement en adaptant les périodes de chauffage à l’occupation réelle des bâtiments. Auparavant, la gestion était archaïque : les chauffages fonctionnaient même la nuit et le week-end, par habitude et manque de suivi. Grâce à un marché de gestion du chauffage et à l’utilisation de logiciels gratuits pour suivre les consommations, nous avons identifié des incohérences et réalisé 100 000 € d’économies, dépassant les gains liés à l’efficacité énergétique. Le principal défi reste l’implication de tous. L’objectif est désormais de clarifier ces responsabilités pour ancrer la sobriété dans les pratiques quotidiennes.

« Inspiré par les travaux du réseau Cler, j’ai compris que la transition nécessite du temps, une coopération accrue et une approche collective, surtout face à la résistance au changement. (…) Rejoindre le réseau TEPOS permet de mutualiser les savoirs, d’embarquer de nouveaux élus et de pérenniser ces actions, essentielles pour l’avenir des communes. »

Qu’est-ce qui vous a conduit à rejoindre le réseau TEPOS cette année ? Quelles sont vos attentes et comment comptez-vous y contribuer ?

Inspiré par les travaux du réseau Cler, j’ai compris que la transition nécessite du temps, une coopération accrue et une approche collective, surtout face à la résistance au changement. Les élus porteurs de ces enjeux se sentent souvent isolés, d’où l’importance de s’appuyer sur un réseau pour partager des méthodes et des expériences. À Vimy, la délibération TEPOS a permis d’interroger l’ensemble du conseil municipal et de nous engager collectivement sur un objectif de réduction de 50 % des consommations d’énergie d’ici 2032. Des projets comme la centrale solaire, le plan de sobriété et la rénovation des bâtiments s’inscrivent sur le long terme, dépassant la durée d’un mandat. Rejoindre le réseau TEPOS permet de mutualiser les savoirs, d’embarquer de nouveaux élus et de pérenniser ces actions, essentielles pour l’avenir des communes.