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Aménagement du territoire
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Stratégie territoriale
Pays de la Loire

Une centrale solaire sur le cimetière de Saint-Joachim

Depuis près de 15 ans, cette commune des Pays de la Loire mène une politique énergétique ambitieuse. Elle développe un nouveau projet atypique : la construction d’ombrières photovoltaïques au-dessus de son cimetière. Une première en France.

9000 mètres carrés de panneaux solaires pour une surface totale du cimetière de 11 000. La centrale solaire de Saint-Joachim est unique en France. Objectif visé aux prémices du projet ? Eviter l’inondation. Située au coeur du parc régional de Brière, cette commune est constituée à 95% de marais. « Nous avons de la zone humide partout. Nous avons à peu près 2% de zone constructible », évalue Raphaël Salaün, maire de la ville. « En période pluvieuse, l’eau a du mal à l’infiltrer dans le sol marécageux du cimetière. Nous avons eu l’idée de créer une structure qui récupère l’eau en hauteur et la stocke pour arroser notre terrain de football. » Mais très vite, la municipalité va plus loin : elle ambitionne de produire de l’énergie verte grâce à une centrale solaire installée au-dessus des sépultures. En 2021, une réunion publique est organisée pour présenter le projet. La mairie détaille aussi ses contours dans le magazine municipal, en y joignant un bulletin de vote par foyer. Sur 2000 foyers, 313 se prononcent. 92,97 % des concitoyens adhèrent à l’initiative. « En hiver, l’eau inonde les allées. En été, le cimetière est une fournaise. Ce projet va permettre de meilleures conditions de recueillement ». Début mai, Saint-Joachim va lancer une phase test. « Une partie de la structure à l’échelle 1 va être installée pour vérifier la faisabilité, l’esthétique, et lever les éventuels soucis techniques », explique l’élu. 12 pieux soutenant les ombrières vont être posés. Une fois la technique validée, le marché public sera lancé.

Un réseau d’autoconsommation citoyen

Pour mener à bien ce projet, la municipalité a fait appel à l’association Réseau des énergies citoyennes en Pays de la Loire, qui promeut les énergies citoyennes. Une structure associative, Brier’energie, a été créé par les Briéons. Y adhérer pour 5 euros permet de bénéficier gratuitement de l’énergie de la centrale photovoltaïque du cimetière. « La commune finance les panneaux photovoltaïques, et prend en charge les coûts d’installation et d’entretien de la centrale. L’association distribue de manière équitable l’ensemble de la production vers les habitants qui souhaitent en profiter », développe Raphaël Salaün. Sur 2200 foyers, 600 sont déjà inscrits. La centrale permet de réduire la facture énergétique d’un ménage de 150 à 250 euros par an.

Une stratégie de transition globale

Saint-Joachim n’en est pas à son coup d’essai en matière de transition. Dès 2010, la municipalité s’engage dans la production d’énergie photovoltaïque pour la revendre. En 2019, elle se convertit à l’aérovoltaïque. Une technologie hybride qui combine solaire thermique et photovoltaïque. En produisant de l’électricité, les panneaux solaires créent aussi de la chaleur. L’air chaud est récupéré et filtré pour être insufflé dans les bâtiments. Les panneaux aérovoltaïques installés sur les toits de la salle polyvalente et du parking permettent ainsi de rafraîchir ou chauffer les bâtiments. La même année, Saint-Joachim créé son réseau d’auto-consommation communal. « Les toitures de 20 bâtiments ont été mises en réseau afin de partager cette énergie et démultiplier le potentiel d’économie d’énergie. » Bilan chiffré : 44% de consommation énergétique en moins. Un projet de stockage à hydrogène va aussi bientôt voir le jour. À l’horizon 2030, la ville ambitionne de consommer uniquement l’électricité produite par ses centrales.